≈ why want the moon, the world in my palm, hum, despicable me.

La recherche du bonheur, au final, c'est notre recherche à tous. Ceux qui prétendent ne pas y croire se voilent la face ou tentent d'oublier leur vraie nature. Car c'est le propre de l'humain. Mais la recherche du bonheur a parfois des conséquences irréversibles sur soi-même ou sur notre entourage. Des conséquences que nous ne maîtrisons pas forcément. L'histoire personnelle le prouve, les films, les livres, tant d'autres choses. J'ai toujours pensé que les mensonges étaient dis pour protéger ceux qu'on aime de la vérité. Mais la vérité dont nous sommes coupables de faire perdurer est-elle bonne à garder pour soi ? Et devenons-nous complices lorsque nous gardons nous aussi le secret? Je ne pense pas que cela soit aussi simple que dans une affaire criminelle. Les cartes étaient dans mes mains mais le jeu s'est retourné contre moi. Il est vrai que les ardeurs de mon père n'étaient pas les miennes mais je suis en quelque sorte coupable de les avoir dissimulées alors que j'aurais au moins pu tenter de les faire cesser. Son bonheur a lui se trouvait dans les différentes chairs des femmes. Pas le mien, ni celui de ma mère, ni celui de mes sœurs. Mon bonheur se trouvait dans une famille unie. En me mettant à la recherche de mon propre bonheur, et en voulant conserver celui de mon père, j'ai donc participer à la destruction des Woods. Je sais maintenant qu'un bonheur ne peut être construit sur une trahison.
Je me souviens pourtant avoir abordé ce sujet en cours de philosophie et y avoir longuement réfléchi. Mais après s'être enfoncé dans un si gros mensonge pendant tant de temps, il était difficile d'en sortir sans se faire brûler les ailes. J'ai donc adopté la lâcheté et la naïveté en pensant que rien ne serait dévoilé. Au final ? J'ai obtenu le divorce de mes parents, la fureur d'une de mes sœurs et une culpabilité omniprésente. On peut appeler ça le gros lot ou le jackpot.
J'avoue être moi-même parti à la recherche du bonheur en m'orientant vers ce sentiment étrange que je n'avais jamais ressenti. Ce sentiment qui est censé vous faire planer, autant qu'un bon joint de la meilleure qualité possible, qui est censé vous emporter, vous transporter, vous faire aimer. Si vous n'avez jamais ressenti ça, ce n'est surement pas la bonne personne, sans vouloir vous foutre le doute. J'ai moi-même testé cette drogue douce qu'on appelle l'amour. J'avais pourtant été averti des effets néfastes mais j'ai toujours aimé vivre dans le danger. Je nous vous dirai pas qui j'ai rencontré mais mon dieu qu'elle était belle. On ne peut refaire une telle beauté, les plus somptueux dessins de son visage ne seront que pâles copies à côté de la réalité. Toutes les roses de cette Terre ne sentiront aussi bon que son doux parfum. Il y a dix ans, déjà. Mais je me souviens de la moindre parcelle de son corps et de son visage comme si je ne l'avais exploré qu'hier à peine. Je n'étais qu'un petit étudiant insignifiant. Et elle, elle était étudiante aussi, mais dans un monde complètement différent du mien. Elle était complètement différente de moi. Notre relation n'était pas celle d'un banal couple. Nous n'étions même pas un couple. Nous allions voir ailleurs, fréquemment. Enfin, elle, allait voir ailleurs. Je prétendais en être aussi mais la jalousie me rongeait à un tel point que je pouvais lui mentir pour la garder. Contrairement à mon père, je lui mentais en prétendant coucher avec n'importe quelle demoiselle et en lui cachant le fait qu'il n'y avait qu'elle. Elle était si différente, vous dis-je. Lui imposer mes lois l'aurait fait fuir. Mais c'est autre chose qui a fait fuir ma belle. L'appel de la liberté, l'envie de voyager. C'est alors deux ans après m'avoir rencontré qu'elle est partie. Elle n'est jamais revenue.