≈ le monde est toujours le même, il est juste moins attrayant.

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then i'll admit i'm just the same as I was now.Dans mon monde, il n'y a pas de société. Il n'y a pas de catégories sociales. Les lapins et les loups s'entendent, les riches et les pauvres aussi. D'ailleurs dans mon monde, il y a plus d'animaux que d'humains. Et les humains sont tous beaux. Les animaux peuvent être gentils ou méchants, mais ils peuvent aussi vous parler. Aussi, il n'y a pas de règles. Si ce n'est une, qui n'est pas écrite mais qui parait évident à tout le monde : il ne faut, en aucun cas, faire de mal à autrui pour son propre plaisir. Dans mon monde, l'argent n'existe pas, mais la générosité est une des qualités premières. C'est un monde idéalisé, je le conçois. Mais ne pensez-vous que chacun de nous devrait avoir son propre monde? Nous avons tous les mêmes qualités d'imagination mais la plupart d'entre nous, corrompus et abrutis par la société, n'avons pas conscience de ce don. Dans mon monde, il y a aussi de la magie qui est inexplicable. Mais jamais personne n'a tenté de l'expliquer, c'est ce qui fait que c'est magique. Nous, dans le monde humain, tentons d'expliquer tous les phénomènes divers et variés. C'est pour cette raison que cette féerie se perd. Si je ne savais comment fonctionnais un volcan, j'aurais pensé que les irruptions étaient des événements magiques. Maintenant que je sais que c'est uniquement scientifique, je ne trouve même plus ça beau. Et dans mon monde, il n'y a aucun Dieu. Nous croyons l'un en l'autre. Et vos parents savent-ils ces détails sur votre monde? Non, bien sûr que non. J'ai déjà essayé de leur en parler. Mais à la moindre description qu'ils trouvaient farfelues ils me scandaient de cesser et de finir mon assiette. Ils pensent que je suis folle. Pourtant, c'est tout le contraire. Je suis parfaitement lucide. Je sais pertinemment que mon monde n'existe pas. Mais vous voyez, dire cela me fend le cœur. C'est vrai que j'me suis toujours sentie rejetée. Pendant de longues années, on m'a fait croire que j'étais folle. Je me suis alors détesté de ne pas être comme les autres. Mais aujourd'hui, je sais que finalement, ce sont eux qui n'ont jamais été normaux. Pourquoi donc? Trouvez-vous normal que deux parents rejettent leur propre fille sous le prétexte qu'elle n'est pas comme les autres? ... Ah oui désolé, un psy ne doit pas donner son avis. Et que penses votre frère et votre sœur de tout ça? Vous savez, ma sœur et moi, on a beau être jumelle, nous n'avons jamais eu le lien qui est censé nous unir. Nous ne nous parlons pas vraiment alors je n'ai aucune idée de ce qu'elle pense de moi. Ce n'est pas faute d'avoir tenter de lui parler. Elle ne répond pas à mes appels. Mon frère m'a dit qu'elle était jalouse de toute l'attention que l'on me porte. Mais j'aurais bien aimé me faire plus discrète... Heureusement, j'ai réussi à trouver ce lien avec mon grand frère. Même s'il ne me comprend pas tout le temps, il essaye. Et si certains sont effrayés par ma vision des choses, lui en est amusé. Très bien. ... Qu'est-ce que vous écrivez là? Imagination débordante, impression de rejet par ses parents et sa sœur... Je sais très bien. Si vous le savez mlle. Dali, pourquoi allez-vous encore voir des psychologues? Je ne le veux pas. Mes parents m'y obligent. Pourtant, vous avez 23 ans. Vos parents ne peuvent plus vous obliger à faire quelque chose, non ? ... N'est-ce pas plutôt une envie d'être aidée afin de devenir "normale" aux yeux de votre famille? Je sais p... Ah, ma montre sonne. Je suis désolée Mme. Pankhurst, je dois y aller. Surtout... passez une bonne journée, au revoir.

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Il y avait une petite rivière où l'eau était étrangement bleutée et transparente à la fois. Je pouvais entendre le bruit de l'eau roulant sur les pierres grises. Tout autour, des arbres verts, des pommiers, des poiriers. Et tous les fruits étaient mûrs. C'était beau, ça rajoutait de la couleur au paysage. Je me souviens que les bruits des oiseaux chantant accompagnaient le bruit de l'eau. Et à eux seuls ils jouaient la plus belle musique que je n'avais jamais entendu. Même dans notre monde... Continue, Serafina. J'avança vers l'eau et cueillait en même temps les fruits pendus aux arbres. Des fleurs jonchaient le sol. Elle étaient roses, rouges, jaunes et j'en voyais même dans bleues. Plus j'approchais d'elles, plus elles étaient nombreuses à se refermer sur elles-même, comme par timidité. Comme je le fais lorsqu'un inconnu s'approche de moi. Plus je me rapprochais de cette rivière, plus j'entendais un bruit étrange de respiration. Une fois que je fus arrivée au bord, j'ai fermé les yeux pendant quelques instants et j'ai pris une grande inspiration. Quand je les ai rouvert, des centaines de libellules flottaient autour de moi, dans l'air. Le soleil avait déposé ses rayons dorés sur l'eau, la lumière que cela provoquait m'éblouissait presque. Je fus aveuglée pendant quelques secondes et lorsque ma vue se régla, un cerf se trouvait de l'autre côté de la rive, juste en face de moi. Il était grand, plus grand qu'un cerf normal et ses bois étaient robustes, parfaitement sculptés. Les pattes avant sur un rocher, il se tenait, fière. Étrangement, je restais fixe alors qu'en général, je me serais enfuie en courant. Il n'avait que quelques pas dans l'eau à faire pour me rejoindre et m'embrocher. Mais il ne bougeait pas, lui non plus. Ses yeux noirs me fixaient et de ses naseaux sortaient une vapeur blanche créée par le froid. Pourtant je ne tremblais pas. Serafina... Et là, je me suis réveillée. Tu viens de peindre ton rêve... C'est pas moi qui ai fait ça. J'en suis incapable. J'ai pris des cours de peinture mais j'étais nulle. Arrête Klaus, tu viens de le déposer devant moi. Et comment j'aurais pu deviner ainsi et dans de tels détails, ton rêve?