☆ DARK PARADISE

Qu'elle était belle. Avec son tutu blanc et son regard d’ange. Oui, un ange. La petite fille rêvée. Papa et maman Chamberlain étaient fiers d’elle. Oui, fier. Et même, le mot était peut-être trop faible. Il ne se passait pas un jour sans qu’ils ne valorisent leur petite poupée. Ils lui offraient tout. Excellente éducation, cadeaux, argents. Tout, sauf de l’amour. Bien sûre, ils l’aimaient comme tous bons parents, mais il était très rare qu’ils lui montrent. Ils voyaient seulement en elle un moyen d’exceller au niveau des enfants de le domaine mondain. Alors la petite restait seule avec ses poupées, à attendre qu’on s’occupe d’elle, qu’on joue avec elle. Les seules occasions où elle pouvait exprimer son esprit de leader, sa popularité, son pétillement. A l’école, elle excellait tout autant. Evidemment. La perfection je vous disais. Du moins, c’est ce qu’elle faisait croire à ses parents. La petite prenait un malin plaisir à aller jouer avec le voisin. C’est ce petit qui lui a d’ailleurs appris à réellement s’amuser. Puisque ce n’était pas avec ses cours de bonnes manières et ses amis mondains qu’elle allait prendre du bon temps. C’est ainsi qu’elle a découvert les batailles de boue, le gavage de bonbons, l’écriture de sa prose sur les murs. Bref, elle a pu vivre une réelle enfance avec lui. Lorsque ce dernier dut déménager, ce fut un déchirement. Et elle entra enfin à pieds dans le monde de ses parents, le monde de la haute société, sans rires bêtes et sans idioties.




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I chose to survive
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Et voilà que la perfection volait en éclat. « Papa, maman, je suis enceinte. » La nouvelle avait sonné comme un coup de tonnerre. Un coup fort et strident, qui envoya maman Chamberlain à l’hôpital. Enceinte. A vingt-trois ans. Sans être mariée. Une honte. C’était ça, oui, la honte. Elle venait de passer de grande réussite à la risée de la famille. Heureusement, aucune des deux Chamberlain n’avait l’intention de le divulguer. Cela les mettre bien trop mal à l’aise, vous comprenez. Bref, en un clin d’œil, Laetitia était descendue de son beau piédestal. Evidemment, elle était toujours la vedette des soirées huppées. Mais ses parents ne la verraient jamais plus comme avant. Ils avaient tout misé sur elle, tout. Et voilà qu’elle faisait des siennes. Et le père dans tout ça. Oui le père. Il n’avait pas son mot à dire. D’ailleurs, il avait intérêt de se faire petit, très petit, au risque de se retrouver enfermé en Sibérie. Laetitia, tellement ballottée dans tout les sens à cause de ses parents de savait même plus si elle aimait ce pauvre garçon ou non.  Et quitte à défier les lois divines, les Chamberlain ont obligé leur petite fille à avorter. Un deuxième honte, mais c’était toujours mieux que d’être grands-parents dans le vice. Et puis, la punition arriva. Un charmant monsieur, plein aux as et chef d’un magazine aux Hamptons pointa le bout de son nez. Et voilà que la belle dû l’épouser, au risque de voir le père de l’enfant se faire enfermer, et elle se faire déshérités. Et c’est ainsi qu’elle dû faire ses valises et  devenir co-directrice d’un magazine. Aimant les belles femmes, le mari la força à devenir mannequin. Bref. Tout ça déplaisait à la jeune femme, qui ne pouvait rien faire.


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if happy ever after did exist ... bullshits
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-------------« Qu’est ce que t’as fait là, sous l’œil ? » Et pourtant, elle l’avait bien dissimulé avec son fond de teint Chanel. Mais visiblement, pas assez. Leigh l’avait vu, encore. A croire qu’elle avait vraiment les yeux pour ça. A croire qu’elle voyait tout, à chaque fois. Il faut dire qu’elle était la seule au courant. Elle l’avait remarqué un de ses soirs où il avait tapé plus fort que les autres. Et depuis, elle était là. Oui, qui l’eut cru. Laetitia qui s’était forgé une carapace dure comme faire avait besoin d’elle. En face d’elle, elle paraissait faible, et bon dieu ce qu’elle détestait ça. Mais de l’autre côté, elle se sentait mieux après une bonne discussion avec elle. Avec Leigh, elle pouvait être elle-même, sans ajouter de manière, sans paraître pour la sale garce froide et hautaine. C’est sans doute parce qu’elle était mariée à un riche et bel homme, co-directrice d’un magazine de mode, mannequin et d’une extrême qu’elle faisait des envieuse. Et dieu sait ce qu’elle aimait jouer avec ça, et se moquer de ceux qui avaient moins de chances qu’elle. Mais c’était sans nul doute de la pure jalousie. Oui, elle était jalouse. Jalouse de voir que les autres étaient plus heureux qu’elle, et triste de ne pas vivre sa vie comme elle l’entendait. Alors, en silence, elle vivait sa petite de princesse secrète, rêvant d’un prince charmant qui viendrait la délivrer. Du moins, prince charmant, ce n’était pas le mot qui convenait. L’amour avait été délibérément rayé de son vocabulaire quelques années auparavant. Les princes n’existent pas, il n’y a que les pauvres naïves qui y croient encore.