let's get lost tonight ~ sacha.

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« Chéri, je vais dormir chez Leigh ce soir, tu te rappelles ? » Le fiancé de Marley semblait songeur. Il avait sans doute oublié – ou alors, elle ne lui avait jamais dit car tout cela était un mensonge pur et dur. En vérité, elle prenait sa petite sœur comme alibi pour avoir sa soirée de libre et pourquoi pas, rejoindre son amant si l'envie lui en prenait. Bien évidemment, elle en eut envie et c'était peu de le dire mais avant, elle avait d'important dossiers à traiter et fit donc une escale dans un bar pour terminer toute cette paperasse. Aussi étrange que cela puisse paraître, la jeune femme avait besoin d'un cadre agité pour travailler. Sans doute car celui lui donnait envie de terminer au plus vite, sans pour autant bâcler la tâche. Ce n'était pas son genre, bien au contraire. Elle regarda sa montre. Il était déjà bien assez tard et elle s'étonna de ne s'en être pas rendu compte plus tôt. Elle ramassa ses affaires et quitta le bar pour rejoindre sa voiture. Elle allait le rejoindre. Elle avait beau se mentir, tenter de se trouver des excuses pour y échapper : La tentation était bien trop forte. Elle devait y céder, c'était une nécessité qu'elle ne pouvait remettre en doute. Mais, alors qu'elle tentait de démarrer sa voiture, celle-ci semblait faire la sourde oreille, ne répondant à aucun coup de clé que Marlay s'efforçait à donner. « Allez, démarre... » Bien obligée de capituler, la jeune femme donna un coup dans son volant, maudissant le karma de lui rendre ainsi la pareille. Tant pis, elle irait en taxi. Elle prit son téléphone afin d'en appeler un mais, celui-ci n'avait plus de batterie. Elle soupira fortement. Ce ne sont que des coïncidences, pensa-t-elle naïvement pour se persuader que le sort n'était pas contre elle. Marley descendit de sa voiture avec l'envie de retourner au bar pour leur emprunter leur téléphone. Elle fit quelques pas puis, elle fut alertée par un cliquetis émis par les portières de son audi. « MERDE ! » Elle retourna rapidement auprès de celle-ci, remarquant avec horreur qu'elle avait oublié son sac et ses clés dans sa voiture qui venait de se fermer automatiquement. Elle emmerdait les coïncidences, elle emmerdait le karma et elle emmerdait cette soirée par dessus-tout. Cinq minutes plus tard, une fois la crise passée, elle emprunta finalement le téléphone du bar. Elle hésitait fortement. Qui devait-elle appeler ? Elle n'avait plus d'argent pour le taxi, ne voulait pas mêler sa sœur à tout cela et ne pouvait encore moins téléphoner à son fiancé qui la croyait ailleurs. Un nom lui vint en tête. Elle sourit malgré elle en pensant à lui. Simplement parce qu'elle ne l'avait pas vu depuis longtemps et qu'elle tenait à lui. Oui, elle allait l'appeler.

« Bonsoir Sacha, c'est Marley. Excuse-moi de t'embêter mais, j'ai un petit problème avec ma voiture et je suis bloquée au bar. Ca t’embêterait de venir me chercher s'il te plait ? (…) à tout de suite. » Le jeune homme tint parole et vint au secours de l'avocate. Au lieu de la raccompagner, ils décidèrent de fêter dignement l'acharnement du sort envers Marley et un verre en entrainant un autre, ils se retrouvèrent à tituber dans les rues à trois heures du matin. Ils passèrent devant une église et la jeune femme ne put s'empêcher de rire en repensant à son enfance. « Wow. Tu sais, mes parents m 'ont complètement traumatisé avec ça ! » Le jeune homme semblait perplexe, ne comprenant pas bien de quoi elle voulait parler. Elle se fit alors plus insistante, pointant la bâtisse du doigt. « Putain mais ça là, devant toi. » Dit-elle en riant de plus belle. « Et si on y allait ? Allez viens --- Elle le tirait fortement par le bras et elle avait une sacrée poigne, Sacha. »

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Assis à mon bureau où ne trainait ni ordinateur, ni objet technologique mais une pile de livres tous différents les uns des autres ainsi qu'une vingtaine de feuilles éparpillées, vierges ou gribouillées, j'étais stylo en main, prêt à écrire. Il n'y avait qu'un problème qui me bloquait. Ecrire quoi? Lors de mes journées, des centaines d'interrogations me viennent à l'esprit, des centaines de sujets intéressants qui me donnent envie de débattre, mais lorsque, le soir, j'arrive devant cette stupide feuille, rien ne vient. Ce n'était pas faute d'essayer comme le prouvait ma poubelle débordante. Je faisais alors aller mon stylo de haut en bas, le faisant se balancer et claquer contre le bureau. Depuis la publication de mon livre, il était rare que j'arrive à organiser mes idées sur papier. L'inspiration est capricieuse, elle arrive quand elle le souhaite, dans mon cas bien souvent lorsque je n'ait rien pour écrire. Et lorsqu'elle s'en est allée, il est impossible de la faire revenir.« Et merde ! » laissais-je passer entre mes dents serrées, en jetant d'un geste violent le stylo contre la pile de bouquins qui... s'effondra, malgré moi. Ma mâchoire se contracta d'autant plus quand soudainement le vibreur de mon téléphone me stoppa dans ma pseudo crise. J'allais rapidement décrocher, surpris d'apercevoir le nom de Marley sur l'écran. La discussion fut courte, je sentis l'énervement et l'agacement dans la voix de la jolie blonde. Aussitôt, j'attrapa mes clefs de voiture, ma veste noire en cuir et enfila des chaussures - les premières que je pu prendre - avant de partir, le plus rapidement possible. Le problème de Marley ne me semblait pas être gravissime puisqu'elle se trouvait dans un bar et qu'un bar n'était pas le pire endroit pour attendre quelqu'un. Bien au contraire.
Lorsqu'elle me conta toutes ses mésaventures de la soirée, je ne pus m'empêcher de rire. Etant moi-même malchanceux de nature, je pouvais comprendre, néanmoins je ne l'avais jamais été au point que mes propres objets se retournent contre moi. Je n'avais aucune envie de rentrer chez moi, surtout qu'une dizaine de livres attendaient patiemment au sol d'être ramassés et qu'une feuille blanche attendait patiemment d'être remplie. Nous décidions alors de prendre un verre. Puis deux. Puis trois. Et la suite est bien connue de tous. Les rues étaient assez vides, quelques voitures passaient de temps, les passants se faisaient rares. Nous arrivions bientôt face à l'église. La religion était une question que je n'aimais pas spécialement aborder. D'autant plus que ma croyance était réservée à la science. Blasphème. La réaction de la blonde face à cet édifice me surprit. « Wow. Tu sais, mes parents m 'ont complètement traumatisé avec ça ! » Les sourcils froncés, je la regardais maintenant, grimaçant, ne comprenant pas la situation. « Putain mais ça là, devant toi. » Elle me montra alors l'église du doigt. Je ne pu retenir mon rire, c'était assez inhabituel. Alors que nous riions tous les deux, la proposition de Marley me fit vite déchanter. « Et si on y allait ? Allez viens et alors qu'elle me tirait, je restais sur place, silencieux, tentant tant bien que mal de résister. Sacha. » Une femme ne devrait pas avoir autant de force. Marley gagna finalement et alors qu'elle m’entraînant vers l'intérieur de la bâtisse, j'arrivais à trouver mes mots pour exprimer mon mécontentement, tout en riant. « J'aime pas les églises, j'suis jamais rentré là-dedans, puis ça doit faire peur... » Le bruit de la porte qui claqua me fit sursauter et stoppa immédiatement mes plaintes. Ma tête se balança en arrière et je pu observer les magnifiques vitres colorées. J'avança alors dans l'allée. « Alors, t'as un truc à lui dire ? » dis-je en pointant du doigt la statue de Marie portant Jésus dans ses bras.

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Marley en avait complètement oublié son amant. Il était bien loin dans son esprit, masqué par les effluves nauséabondes de la vodka qui enivrait ses sens et sa lucidité Elle n'était plus l'avocate et la fiancée aux manières irréprochables mais, plus qu'une vulgaire ivrogne des bas quartiers. Il faut dire que la jeune femme avait l'alcool facile et un goût prononcé pour dépasser ses propres limites. Néanmoins, elle ne se serait jamais permis un tel comportement en compagnie d'un autre homme que Sacha. C'était un sentiment qu'elle ne pouvait expliquer mais, elle se sentait confiante avec lui. Comme si elle pouvait être elle-même sans crainte. Elle savait qu'il emporterait ses secrets dans sa tombe ou alors, elle serait la première à l'y jeter. Finalement, le jeune homme se laissa guider par Marley qui le traina à l'intérieur de l'Eglise. Un silence religieux régnait dans cet imposant édifice et la jeune femme pouvait presque se revoir, petite, à gigoter dans tous les sens sur l'un des bancs en soupirant grossièrement d'impatience. Un sourire amusé prit place sur ses lèvres rougies par le vice tandis que Sacha attira son attention sur la statue de la vierge. « Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pêcheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. » Dit-elle par pur automatisme, s'étonnant elle-même d'avoir gardé de pareils séquelles de ses cours de catéchisme. Un fou rire l'envahit. Un tel blasphème aurait sans doute pu tuer sa pauvre mère. Marley n'avait aucunement envie de profaner ce lieu de paix et de recueillement aux yeux des catholiques mais, l'alcool embrumait son esprit et la poussait à rire de plus belle. Une fois son sérieux quelque peu revenu, elle prit la main du jeune Woods et l'entraina avec elle au devant de l'autel, comme s'ils s'apprêtaient à unis leurs vies à jamais. Une bouffée d'angoisse la fit tressaillir de la tête aux pieds en pensant au mariage. Elle fixait devant elle, le souffle court et la gorge nouée. « J'vais me marier, bordel. » Lâcha-t-elle en s'agrippant à Sacha de peur de tomber à la renverse. Finalement, elle s'allongea par terre, contemplant silencieux le plafond de la nef un instant. Elle reprit rapidement ses esprits, faisant signe au jeune homme de venir s'allonger près d'elle. « T'as déjà été amoureux, toi ? » Demanda-t-elle d'un ton candide qui était bien loin de lui être habituel. Elle le fixait de ses grands yeux bleus, impatiente de connaître sa réponse. Après tout, elle ne savait pas tant de choses que cela à son sujet. Elle n'avait jamais franchi la limite du trop personnel mais, tant qu'à lui confier ses craintes à propos de son futur mariage, elle pouvait bien tenter d'en apprendre un peu sur les déboires sentimentaux de son acolyte.

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En temps normal, je ne serais jamais rentré dans une église. Non pas que ce bâtiment me dérange ou que la religion qui y est liée me dérange. Mais selon moi, un athée n'a pas sa place dans une église - quand il est sobre -, bien que je sois baptisé. La famille Woods n'était pas croyante au point de se rendre à la masse tous les Dimanches, mais nos parents ont quand même tenus à nous baptiser. Le lieu était très beau, propre et inspirait au silence et aux prières. Si mon sang n'avait pas été alcoolisé, j'aurais presque pu croire en Dieu. « Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pêcheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. » Pêcheurs, c'était le cas de le dire. Aussitôt sa phrase dite, le rire m'envahit. Elle jouait tellement bien la petite catholique qu'on voyait qu'elle avait acquit de l'expérience lors de ses jeunes années. Ce qui n'était pas mon cas. En dehors des films et des reportages, je n'avais jamais entendu une prière ou une confession. Je ne savais comment s'adresser à Dieu. Elle m'entraîna devant l'autel, là où deux personnes éperdument amoureuses se disaient oui, pour la vie. Mais ça, c'était avant les divorces. Son visage changea complètement et je pus lire dans son regard une certaine inquiétude. Je fronçais les sourcils, tâchant d'avoir l'air calme et sérieux alors que je sentais mon corps se balancer légèrement de gauche à droite sous l'effet de l'alcool. « J'vais me marier, bordel. » Elle Elle agrippa fortement à moi, comme une petite fille s'agripperait à son père face à une chose qui la terrifierait. Je ne pouvais la comprendre étant donné que je n'avais jamais éprouvé l'envie de me marier. « Tu as peur du mariage alors? » dis-je, la taquinant presque. Allongée sur le sol, elle me fit le signe de la rejoindre. Je m’exécuta rapidement, m'allongeant à ses côtés, fixant le haut plafond de l'édifice. Allongé ainsi, la tête me tournait, mais c'était une sensation que je trouvais agréable. « T'as déjà été amoureux, toi ? » Surpris par cette soudaine question, je toussa, sentant l'odeur de l'alcool dans mon haleine. Puis un rire s'échappa de ma bouche alors que je repensais à ma situation. Seul. « Putain, oui. » dis-je dans un souffle, comme si je venais de confier à Marley, mon plus gros secret. « Et toi alors, j'suppose que tu dois l'aimer ton gars pour te marier avec? » dis-je, sans même me douter de quoi que ce soit à propos de la situation de la jolie blonde.

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Marley hocha la tête à la question de Sacha. Oui, pour la première fois depuis ses fiançailles, elle admettait qu'elle avait peur de se marier. Non pas parce qu'elle doutait de ses sentiments mais, simplement parce qu'elle ne voulait pas renoncer à sa liberté. Cet anneau était le symbole de sa future oppression à ses yeux. En tant qu'épouse, elle n'allait plus être à même de faire ce dont elle avait envie, surtout avec un homme tel que Callum. Ils avaient tout de même une dizaine d'années d'écart et sa vie était déjà toute bâtie. Il s'était fait un nom et ne désirait sûrement pas qu'une jeune femme vienne l’entacher de ses frasques. Malheureusement, elle ne pouvait lui dire les choses avec honnêteté au risque de le perdre et elle préféra le tromper avec un autre homme. Un paradoxe insensé auquel elle ne préférait pas songer. Et advienne que pourra, c'est ce qu'elle se répétait sans cesse. Elle regardait Sacha prendre place à côté d'elle, un sourire enfantin crocheté à ses lèvres fines. Marley se blottit contre son ami, sans aucune arrière pensée, posant sa tête contre l'épaule de ce dernier tout en lui posant l'ultime question : Avait-il déjà connu l'amour ? Sa réponse fit sourire Marley davantage. On aurait dit une confession arrachée de sa bouche, étranglée par sa fierté. Son affirmation grossière laissait sous-entendre une multitude de choses, ce qui eut le don d'éveiller la curiosité maladive de la jeune avocate dont la langue semblait encore plus pendue une fois l'alcool parcourant son sang. « Ah ouais ? Raconte-moi tout. Je veux tout savoir, vas-y, je t'écoute. » Elle reprit son souffle. Elle était si enthousiaste qu'elle en perdit haleine. Elle rit de sa bêtise tout en s'amusant à donner des petits coups de pied à son ami histoire de l'embêter un peu plus qu'elle ne le faisait déjà avec ses questions déplacées. Vint son tour. Son sourire s'envola comme par enchantement. Elle repensait à son fiancé qui la croyait sagement chez sa sœur et non allongée dans une église au beau milieu de la nuit. Elle n'avait même plus son portable pour lui envoyer un message afin de le rassurer. Tant pis, il lui ferait une crise dès le lendemain matin et oublierait aussi vite cette histoire. Elle s'éclaircit la voix en toussant discrètement, tournant la tête en direction de Sacha. « Oui, je l'aime. Certaines personnes médisantes affirment que je n'en ai qu'après son argent mais, c'est faux. C'est juste que l'amour réel est bien différent de celui dans les disney. » Elle pensait à toutes ses princesses et à leur happy ending. Mais, Marley était loin d'être comme elles. D'ailleurs, aucune n'avait osé tromper leur prince. La jeune femme regardait à nouveau le plafond, tendant sa ma main en l'air comme pour essayer en vain de toucher ce dernier.

[quote="Sacha Woods"]

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Qui aurait cru qu'en partant juste aider une amie dans le besoin, le soir, devant un bar, me mènerait droit à être allongé dans une église, la tête me tournant. Pourtant, j'avais le sourire aux lèvres. Un sourire qui ne s'effaçait pas. Je ne sais pas de quelle joie il sagissait : la joie provoquée par l'alcool, la joie provoquée par le fait de passer - enfin - un bon moment ou la joie d'avoir échappé à ce manque d'inspiration agaçant. Il était fort probable que le sourire idiot que j'affichais à ce moment-là soit le fruit d'un mélange de ces trois-là. « Ah ouais ? Raconte-moi tout. Je veux tout savoir, vas-y, je t'écoute. » Je cligna des yeux plusieurs fois à ces paroles. Il n'était pas dans mes habitudes de me confier, ou alors, je nem'en souvenais plus le lendemain. Mais pour le coup, j'étais encore pleinement conscient et je ne savais par quoi commencer. Je savais raconter les histoires par le biais d'une feuille mais je ne savais le faire par le biais de la parole. D'autant plus que je trouvais la situation étrange pour ce genre de discution. C'est vrai, nous étions placés à l'endroit même ou des centaines de personnes s'étaient dit oui pour la vie et moi, j'allais dénigrer l'amour, v'voyez ? « C'était y'à 10 ans. J'avais rencontré une étudiante. Elle sentait bon, incarnait à elle seule la liberté et surtout, elle était grave bonne. On est resté ensemble pendant 2 ans puis elle est partie, elle a quitté les Etats-Unis. » Je tournais alors ma tête vers Marley, qui semblait captivée et pensive. Je sentais parfaitement son pied me donnant des coups, mais je ressentais comme une paralysie de la jambe m'empêchant de répliquer. Néanmoins, cela me fit rire. Et ma tête reprenait alors sa place initiale. Marley se tenait blottie contre moi et j'appréciais cet instant non pas comme un moment romantique, bien loin de là, mais comme une preuve amicale. « Oui, je l'aime. Certaines personnes médisantes affirment que je n'en ai qu'après son argent mais, c'est faux. C'est juste que l'amour réel est bien différent de celui dans les disney. » J'écartais alors mes bras, les levant vers le plafond, à la première seconde où elle prononça ses paroles. Pour une fois que j'entendais une femme dire la pure vérité, je ne pus m'empêcher de réagir. « Hallelujah mes frères ! » je ris fortement alors que ma voix résonnait dans l'église. Puis je reposais mes bras sur le sol, prenant néanmoins garde à ne pas frapper la blondinette du même coup. « Enfin une femme qui ne se ment pas à elle-même. J'aime pas les disneys avec les princesses et les princes qui finissent toujours heureux et avec plein d'enfants. J'préfère Peter Pan, moi. »

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Marley buvait les paroles de son ami qui pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, se livrait à elle. C'était une preuve d'amitié qui la touchait, sachant qu'il était plutôt taciturne concernant ce sujet délicat qu'était l'amour. Elle sourit bêtement à ses paroles jusqu'à ce que ce dernier en vienne à dénigrer vulgairement - ou faire l'éloge sans équivoque, c'est selon-, la jeune femme qu'il avait aimé dans le passé. Elle ne put s'empêcher de rire. C'était bien son genre de parler de la sorte. On était loin de sa plume habile et délicate. « Dis-donc monsieur le critique, je ne suis pas sûr que les auteurs dont tu as dénigrés les ouvrages, aimeraient beaucoup ton sale langage de voyou ivre. Quoi que réflexion faite, ta langue fourche même quand tu es sobre. » Dit-elle d'un air taquin avant de lui donner un nouveau coup de pied qui n'avait pas l'air de le déranger tant que cela. Au contraire, le jeune homme en riait. Tant pis, elle trouverait bien une autre façon de l'embêter un peu. « Pourquoi est-elle partie ? » Après cette question, elle sentit que c'était le bon moment de changer de sujet. Ils en arrivèrent donc à parler d'elle et de son couple. Elle lui parla vaguement de ses sentiments sans pour entrer dans les détails d’infidélité. Il n'en avait sûrement rien à faire et elle n'avait pas envie d'en parler. Le faire était une chose, en prendre conscience était une autre. Il était trop tôt à ses yeux pour réaliser qu'elle trompait lâchement Callum pour des histoires de pseudo liberté perdue. C'était surtout son bon sens qu'elle avait égarée sur la route. Et pas seulement à cause de l'enivrement de la vodka. Quoi qu'il en soit, Sacha profana un hallelujah qui s'éleva haut jusqu'au plafond puisqu'il retentit fortement dans toute l'église. Marley ne put s'empêcher de se joindre à son rire. « AMEN. » Cria-t-elle à son tour pour le simple plaisir de l'entendre raisonner. Les échos de sa voix lui firent ressentir un drôle de sentiment, comme une boule au ventre. Elle n'aimait pas s'entendre. Elle ne supportait pas que l'on la prenne en vidéo à cause de cela, ni même enregistré un message sur un répondeur. Phobie étrange qui collait à merveille au personnage un peu farfelu qu'elle était. Finalement, elle se releva pour être assise en tailleur et lança un regard amusé à Sacha qui clamait préférer Peter Pan. « C'est pas étonnant que tu n'aimes pas ces histoires. T'as pas du tout l'étoffe d'un prince. Et moi, si j'étais une princesse, je serais sans aucun doute Mulan et j'te botterais le cul. » Elle se jeta délicatement sur lui pour lui adresser des chatouilles par surprise. Puérile, elle l'était un peu. Qu'importe, elle souriait conquise par son innocence retrouvée dans les méandres de son âme souillée par le péché. L'ironie en était troublante.