When you was my man ❥ ASTRID&SASHA

Après dix ans, sans y avoir mis les pieds, elle rentrait enfin à la maison. Du moins, elle en avait le sentiment d'être de retour chez elle. Les premières semaines de son retour avaient été mouvementées avec le déménagement et tout ça, mais maintenant qu'elle était installée, elle pouvait profiter de la solitude pour revoir les décors de la ville. Astrid adorait la solitude, c'était une femme qui avait besoin de se retrouver seule par moment pour faire le vide et repartir du bon pied. Bon, il faut dire qu'avec Maxence comme colocataire sa vie n'était pas de tout repos, mais en même temps elle était ravie de pouvoir vivre avec lui comme à l'époque où ils cohabitaient dans la même chambre sous le décor de la savane africaine. « Hey sweety, tu comptes faire quoi de ton après-midi?»Renouant soigneusement sa tignasse blonde devant le miroir, Astrid répondit; « J'sais pas trop, j'vais probablement sortir me balader.» Elle ajouta une dernière pince pour faire tenir le tout, puis un sourire satisfait prit naissance sur son visage, sans gêne Maxence vint derrière elle, et déposa son menton sur l'épaule dénudé de la demoiselle ce qui l'a fit sourire, mais elle savait aussi que lorsqu'il affichait cette tête là, c'était pour la mettre en garde contre quelque chose. « Quoi?» Ose-t-elle demander en gardant ses yeux rivés dans le miroir en face d'elle. Innocemment, l'homme prit la parole en disant; « Rien, c'est juste que t'es consciente que tu risques probablement de le croiser?» Aussitôt, la blonde répliqua du tac au tac; « Et alors?» D'une voix blanche accompagnée d'une moue, le jeune trentenaire répondit simplement; « T'es prête pour ça?» Agacée, Astrid s'avança pour qu'il retire son étreinte, Maxence était le meilleur pote du monde, mais il avait parfois le don de l'agacer. Surtout, qu'il connaissait presque l'entièreté de l'histoire vécue entre elle et ce fameux apollon en question. Astrid s'était ouverte à lui, durant leurs périple en Afrique, ce lieu même où ils s'étaient rencontrés la première fois. La jeune femme lui fit volte-face, et montra fièrement sa main en désignant de son index la bague qu'elle portait fièrement au doigt. « J'suis mariée Max! Mariée, c'est pas rien.» Cela eut le don de le faire sourire et secouer la tête, puis il haussa les épaules en disant; « Ouais et alors, j'veux dire ce n'est qu'un bout de métal rien d'autre.» Grimaçant et laissant entrevoir une certaine déception, elle s'empara de sa veste qu'elle enfila rapidement et elle posa sa main sur la porte en disant sèchement; « Ne m'attend pas, pour souper!» Puis, elle claqua la porte et descendit l'allée d'un pas décidé, légèrement fâchée que son meilleur ami puisse tenir de tels propos à propos du mariage, une période importante dans une vie. Elle monta dans sa voiture et démarra prenant ainsi le chemin de la principale. Où pouvait-elle aller? Elle décida de s'arrêter à la plage, ayant l'envie de marcher un peu pour reprendre ses esprits. Elle gara sa voiture pour finalement en descendre et verrouiller ses portes. Puis, elle se mis à marcher vers le commencement du sable, arrivée à la frontière où le sable débutait, la jeune femme retira ses chaussures pour se permettre de marcher plus aisément. À peine quelques pas effectués, elle eut un vertige en apercevant cette silhouette au loin, c'était une blague, un vilain tour? Elle sentit son rythme cardiaque augmenter exagérément dans sa cage thoracique et sa bouche devenir complètement sèche. Elle plissa les yeux pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas, qu'il n'était simplement pas un mirage de son imagination. Mais, lorsqu'elle le vit se retourner dans sa direction, elle réalisa, qu'elle ne rêvait pas qu'il était bien là sur cette plage à quelques mètres d'elle. Une poussée d'adrénaline l'envahit donc d'un coup, et elle s'empresse de se cacher derrière un buisson à l'abris des regards, mais qu'elle conne elle fait! Elle demeure là, à l'épier de façon silencieuse et elle constate qu'il semble avoir un livre à la main, son propre livre. Ce livre qu'elle a lue et relue des dizaines de fois, depuis qu'elle est tombée dessus par hasard à son retour à New-York. Elle y connait presque chaque lignes par coeur, souvent lorsqu'elle se mettait à le lire, elle imaginait sa voix dans sa tête, qui lui faisait la lecture, cette voix qui l'a tant fait frisonner. Mon dieu, qu'il n'a pas changé, il a toujours la même expression lorsqu'il est concentré sur quelque chose, ce même froncement de sourcils, et cette façon discrète de se mordre dangereusement la lèvre parfois. Dix ans, se sont écoulés et la belle blonde à l'expression que le temps s'est figé. Mais, elle s'est très bien qu'en sortant de ce buisson s'il venait qu'à l'apercevoir, il ne lui sauterait probablement pas dans les bras, elle ne pourrait probablement pas nicher son nez dans le creux de son cou et sentir l'odeur de sa peau tout ça, parce que dix ans auparavant elle a tout plaquée y compris lui, pour assouvir sa soif de liberté. Maintenant, elle devait sortir de là, sans qu'il puisse l'apercevoir, malheureusement la chance ne semblait pas vouloir faire allié avec elle et en bougeant pour se redresser, les feuilles du buisson se mirent à danser créant ainsi un son, voilà maintenant elle était foutue... Elle crut l'apercevoir se retourner ce qui l'a fit grimacer, elle devait trouver une alternative et vite. C'est alors, qu'elle se décida à laisser échapper son portable dans le sable derrière l'emplacement où elle se trouvait, au moins s'il la questionnait elle avait une raison de s'être retrouvée là, une raison stupide, mais quand même. Son corps ne semblait pas vouloir qu'elle bouge de là, elle était figée et complètement terrifiée de devoir le confronter, comme une petite fille de douze ans qui se retrouve dépassée par les événements et qu'elle a la peur au ventre, voilà ce qu'elle avait en ce moment précis, la peur au ventre.

Sans l'ombre d'un doute, si Maxence avait été témoins de cette scène, il s'aurait probablement bien foutu de sa gueule en riant à gorge déployer comme seul, lui peut le faire. La belle blonde était toujours cachée dans sa plaque espérant se faire oublier l'espace d'un moment, malheureusement c'était perdu d'avance lorsqu'elle entendit les paroles de l'écrivain s'adresser à elle. « Excusez-moi, j'peux peut-être vous aider? » Reprenant son portable qu'elle avait laissée tomber volontairement derrière elle, elle décida enfin à sortir de sa cachette en disant; « Non, ça va aller merci...» Elle n'avait pas posée ses yeux sur lui, se contentant de secouer le sable qui s'était mis sur ses vêtements, puis lorsqu'elle se décida enfin à poser ses yeux sur lui, elle eut l'impression que son visage se décomposait sous la force de l'impact, nullement besoin de jouer la carte de la surprise tout cela se faisait naturellement. Un ange passa avant que la belle blonde brise le silence; « Sasha...» Ce prénom avait été prononcé dans un souffle, il semblait tout aussi surpris de l'avoir devant lui, il fronçait même les sourcils se demandant probablement ce qu'elle fabriquait derrière ce buisson. Elle ne fit que brandir son portable en balbutiant un semblant de phrase; « J'avais échapper mon portable...» Sa voix tentait d'être la plus convaincante du monde, cependant on pouvait apercevoir si l'on portait attention, un certain malaise dans le timbre de sa voix. Replaçant une mèche de ses cheveux blonds dorés derrière son oreille, la jeune trentenaire repassa une nouvelle fois sa main libre sur son pantalon laissant un silence s'installer entre eux. Puis, elle finit par relever son regard vers lui affichant un maigre sourire; « Ça fait longtemps...» Se rendant compte, que c'était probablement pas la phrase adéquate, elle fronça légèrement les sourcils réprimant une grimace, puis elle avala difficilement sa salive. Ses yeux se posèrent sur le livre qu'il avait en mains, puis elle eut l'impression que son coeur se serrait dans un étau, et maladroitement elle émis la constatation suivante; « T'as l'air en forme...» Bordel, qu'elle n'était pas douée, pas douée du tout dans les retrouvailles surtout lorsqu'elle ressentait toujours ce poids de culpabilité sur ses épaules alors qu'il se trouvait devant elle. La trentenaire rangea son portable dans la poches de son pantalon laissant ainsi un silence s'installer à nouveau, puis ses yeux claires rejoignirent ceux du jeune homme à nouveau, elle aurait pu s'y perdre encore une fois comme il arrivait régulièrement à l'époque où ils étaient ensemble. « T'as pas changé, sauf peut-être la coupe de cheveux ça te donne un air plus mature...» Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres et se rendant compte des bêtises qu'elle racontait, la jeune femme baissa les yeux un moment bougeant ses orteils dans le sable blanc. Elle se sentait stupide, complètement stupide, mais en rapportant son regard sur Sasha elle eut l'impression de détecter une sorte d'amusement dans son regard, peut-être se trompait-elle? De toute façon, elle s'attendait à ce qu'il soit en colère contre elle, après tout elle l'avait quittée sans donner d'explications, il avait donc de quoi être en colère non?

Ouais voilà, c'était clair que Sasha était en colère contre elle et de toute façon, elle ne s'attendait à rien de moins de sa part. Contrairement à lui, elle n'arrivait pas à garder son regard dans le sien plus de quelques minutes, elle avait toujours cette boule dans la gorge et l'impression qu'elle allait se mettre à pleurer si elle ne se retenait pas. Ces paroles furent pour la jeune femme une claque en plein visage; « Comment t'arrives à me parler sans que tout ce temps se soit écoulé ? Je... j'y arrive pas moi... » C'est vrai, comment faisait-elle? Peut-être était-ce une façon pour tenter de retirer cette énorme poids. Bien sûr, qu'elle avait pris conscience que dix ans s'étaient écoulés à chaque jour durant dix ans, les remords venaient la hanter et lui faire comprendre qu'elle avait fait le mauvais choix, un choix qu'elle avait acceptée au départ avec lequel, elle était sereine par contre après un moment elle réalisait qu'elle avait gaffée, mais trop orgueilleuse pour avouer sa faute, elle avait préférée poursuivre sa route sans se retourner. Puis, le reste s'était enchaîné à une vitesse fulgurante, elle avait été acceptée dans le voyage humanitaire en tant que photographe et elle avait passée des mois et des mois à tenter de retrouver un semblant de paix intérieur, malheureusement malgré qu'elle soit à l'autre bout du monde dans un pays étranger cela ne lui avait pas apporter ce qu'elle recherchait. Même la journée de son mariage, alors qu'elle était vêtue de sa magnifique robe blanche, elle imaginait voir entrer Sasha dans l'église et à chaque fois ce dernier l'empêchait de poser cette acte. Malheureusement, cela n'était que fantasme, car la journée de son mariage elle avait montée l'allée vêtue de sa robe blanche et elle avait prononcée les mots magiques pour ensuite devenir la femme de quelqu'un. Cette fois, elle eut le courage de planter ses prunelles dans les siennes et ne pas baisser le regard comme un lâche, elle ne fit que répondre à sa question d'une voix fragile, comme si quelque chose allait se briser si elle ne faisait pas attention. « Je ne sais pas... Peut-être parce que je pensais que l'impact serait moins grande, mais je me rends compte que c'est des conneries...» Tout ça, c'est une grosse connerie eut-elle envie d'ajouter, mais elle se ravisa la belle blonde s'humecta dangereusement les lèvres et reprit la parole sans détacher son regard du sien; « Écoute... Je le sais que tu m'en veux et c'est tout à fait normal...» Un soupir franchit ses lèvres et elle poursuivit en prenant une grande inspiration pour se donner du courage; « Mais, si tu acceptes j'aimerais bien qu'on puisse se revoir et discuter... Je sais très bien que j'ai agis comme la pire des connes et crois-moi, j'ai eu dix ans de ma vie pour me repasser la cassette, mais j'aimerais bien qu'on puisse se revoir pour discuter quand tu seras prêt. Je te demande pas de me pardonner au contraire, j'ai jamais cru qu'on pouvait complètement pardonner à quelqu'un de toute façon, mais bon voilà...» Elle se sentait vulnérable à ce moment précis, mais bon voilà elle avait eut le courage de dire ce qu'elle pensait pour le reste c'était entre les mains de Sasha. De toute façon, elle ne pouvait pas faire pire que ce qu'elle avait déjà fait jusqu'à maintenant. La jeune femme fit un pas en arrière, de façon maladroite manquant presque de se retrouver nez contre terre, mais elle se retint et fit signe des mains en disant; « T'inquiète ça va...» S'empara de ses chaussures laisser derrière elle, puis elle déclara; « J'vais continuer ma balade et te laisser à ton bouquin...» Elle le désigna rapidement du doigt et prit une inspiration, ayant la nette impression qu'elle manquait d'air, de toute façon elle ne souhaitait pas s'imposer encore plus longtemps, elle avait déjà assez semée l'émoi comme ça.

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